STEP ONE.
« Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants.»
Cette phrase combien de fois elle l'avait entendu ? Doux refrain qu'elle attendait avec impatience à la fin de chaque histoire que sa mère lui lisait. Son conte de fée, elle en rêvait tous les soirs, après son histoire la jeune fille s'endormait avec un sourire rêvant de son prince charmant qui viendrait l'emmener dans son château. Rien ne plus normal pour une petite fille de son âge non ? Seulement Meade ce n'était pas juste un passage de son enfance, elle adorait le côté mielleux des choses, les happy-ends et l'amour éternel. Ses parents contribuaient magnifiquement et involontairement à cela, issue d'une famille pauvre sa mère avait un jour rencontré James Whitelaw au restaurant où elle travaillait. Le coup de foudre ? Sûrement. Le seul hic, James était riche, très. Fiancé à une aristocrate, il s'enfuit avec Leila la belle serveuse, renonçant à sa richesse. Ils vécurent un an, pauvres mais heureux puis le père Whitelaw mourut et étrangement James restait l'unique héritier de la famille et l'entreprise lui revint. La fin de cette histoire se finit comme toutes celles que la blonde lisait le soir, ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Rectification, une fille unique. Meade adorait écouter sa mère lui conter son histoire même si la naïve petite fille qu'elle était ne voyait pas la lueur qui autrefois brillait dans les yeux de sa mère lorsqu'elle le lui racontait, s'étouffait alors que les années passaient.
Enfin arrivait le moment où la lumière s’éteignait, que la petite fille un diadème dans ses cheveux d'ors, rabattait sa couette rose bonbon sur elle et s'endormait avec un sourire sur les lèvres. Dans son rêve, elle se voyait déployer une longue chevelure blonde pour permettre à un prince de la rejoindre en haut de sa tour. Avant que le noir l'emporte.
STEP TWO.
« Un jour mon prince viendra et il m’engrossera.»
Naïve. Ses amies le lui répétaient souvent.
« Que tu es naïve ma pauvre ! » Mais Meade n'était pas d'accord, non elle ne l'était point et elle le savait. Trop gentille peut-être. Aveuglée par l'amour, sûrement. Mais naïve ? Ah ça non jamais. Meade le voyait, oui cette petite lueur dans les yeux bleus océans de son petit-ami actuel. Elle voyait clair dans le jeu de son prince charmant, il la désirait. C'est pour cela quand ce jour pluvieux, elle ne fut pas surprise d'aller un peu plus loin dans leurs caresses habituelles. La blonde lâchait des « non » contre ses lèvres, elle n'en avait pas envie. Elle s'était toujours instaurée une règle précise concernant l'acte, deux mois minimum. Parce qu'elle ne voulait pas
baisé mais
faire l'amour, la différence entre les deux choses est énorme. Seulement voilà que les caresses de son petit-ami franchisse la limite qu'elle s'était instaurée. Le brun l'embrassa de nouveau comme pour la faire taire, d'une force qu'il la fit fondre. Elle soupira intérieurement tandis qu'elle se laissait faire, peut-être que ses amies avaient raison...
Les semaines qui suivirent, ne furent pas très joyeuses. Nauséeuse, Meade avait l'impression que sa conscience tambourinait rageusement les parois de son crâne. Ses professeurs s'inquiétaient de son état, la si obéissante et appliquée Whitelaw passait ses journées à s'endormir sur sa table ou encore rejeter son repas dans la poubelle de la classe. Les cernes gâchaient son joli visage et son teint de pêche s'était soudainement remplacé par un teint verdâtre. D'un côté Meade savait ce qui s'était passé -après tout quelle idée de le faire sans protection ? Mais elle ne voulait pas se l'avouer. Certes elle avait toujours voulu fonder une famille, avoir des enfants mais ce n'était pas le bon moment, vraiment pas. La jeune Whitelaw refusait catégoriquement voir la vérité en face. Mais elle tomba des nus le soir dans ses toilettes en voyant le test qu'elle avait pris dans une pharmacie, curieuse de savoir si oui ou non elle l'était. La blonde se mura dans un long silence, avant de craquer dans les bras de sa mère avant de se coucher.
Huit ou sept mois plus tard, Meade Whitelaw apprit ce que c'était d'être mère, pendant approximativement deux secondes. La blonde avait refusé de voir son enfant, parce qu'elle savait qu'elle ne pourrait plus le quitter. L'avortement avait été écarté tout de suite, pour elle c'était un acte affreusement égoïste de refuser de donner une chance de vivre à quelqu'un. Donc elle avait gardé, pris des cours par correspondance et elle avait essayé de cacher sa condition au monde entier refusant d'être cataloguée de celle qui a été enceinte à seize ans. Son prince était parti, la semaine après avoir appris la nouvelle, refusant d'être père aussi jeune. Après tout lui tout ce qu'il avait voulu c'était de faire l'amour sans préservatif, mais un bébé non, jamais ! Épuisée par tant d'efforts, elle aperçut seulement la tête de son enfant et entendit ses cris prouvant aux médecins qu'il était bel et bien vivant, Meade s'endormit.
Sans rêve. Jamais de sa vie Meade avait passé une nuit sans rêves qu'ils soient bons ou mauvais. Elle n'aimait pas ça. On toqua à la porte et la blonde releva sa tête lourde pour voir apparaître les têtes de ses parents dans l'encadrement de la porte. Ils lui souriaient, s'enquirent de son état. Certes ils avaient été toujours là pour elle. Mais Meade le savait, sous leurs sourires qui se voulaient rassurant, elle les avait profondément déçus et ce pour toujours.
STEP THREE.
« Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. divorcèrent.»
Ah la belle mariée qu'elle était, la Meade. Son prince charmant elle l'avait trouvé, vêtue de son beau costume noir et qui l'a regardée en ce moment amoureusement. La blonde dans sa belle robe en dentelle blanche, jeta un coup d’œil à son fiancé. Elle dégoulinait de bonheur, elle l'aimait, il l'aimait et elle allait se marier. Comme dans ses contes de fées, tout allait bien se terminer et elle aussi aura son happy-end. La future Wersley avait envie de se pincer pour vérifier qu'elle ne rêvait pas encore, mais à la place, elle inspira une grande bouffée d'air et lâcha son
« oui ». Les larmes menaçaient de couler et remercier que son voile cachait en partie son visage. Dans sa bulle, Meade n'entendit que le
«Vous pouvez embrasser la mariée. » et c'est la main de son mari qui commençait à soulever le voile. Ils scellèrent leur union et c'est à ce moment que les larmes s'échappèrent de ses yeux. Dieu qu'elle était heureuse !
« Qu'est-ce que .. ? », demanda Meade Wersley, surprise. Elle leva les yeux de son livre et attrapa dans ses mains les feuilles que son mari venait de jeter rageusement sur la table en bois massif de leur salon.
PROCEDURE DE DIVORCE était écrit en grand dessus, en caractères gras. La blonde commença à trembler, elle ne comprenait pas. Après tout n'était-il pas heureux ensemble ? Jamais elle ne s'était sentie aussi combler, entière. Oui elle était faite pour être une épouse. Mais
pourquoi ? Pourquoi il venait tout casser cette apogée de bonheur en lui montrant ce papier, pourquoi ce soir ? Elle se risqua de soutenir le regard de son futur-ex mari et tressaillit en rencontrant le regard dur de celui-ci. Meade ne le reconnaissait plus. La blonde ouvrit la bouche et un son presque inaudible en sortit :
« Pourquoi ? », croassa-t-elle.
« Pourquoi ? On.. Je.. Pourquoi ? » Harry serra ses poings et sans une once de délicatesse lui lança froidement:
« C'est pourtant simple, je ne t'aime plus. » Le cœur de Meade s'arrêta alors de battre et elle savait que si elle avait été cardiaque, une crise cardiaque serait arrivée. L'homme qui lui avait volé son cœur, venait tout juste de le piétiner, de l'écraser, de le compresser. Comment,
comment pouvait-il dire ça ?
«Oh s'il te plaît ne fait pas cette tête Meade. J'en ai marre, marre de ton amour qui m’étouffe. Le pire c'est que tu ne remarques même pas ce qui t'entoure, juste ton bonheur pitoyable qui compte. Tu sais quoi ma chère femme ? Je te trompe depuis des semaines, et ça tu ne le vois même pas. » Même le jour où la jeune femme avait accouché ne lui avait pas fait autant de mal. Aucun sons ne voulaient -pouvaient sortir de sa bouche et son silence augmenta la colère -injustifiée qu'avait son mari contre elle. Il la fusilla du regard et commença à prendre ses affaires ce ne fut que lorsqu'il s'apprêtait à sortir de la maison, que la jeune femme arriva à lui lancer faiblement.
« Où vas-tu ? » Lentement il tourna sa tête dans sa direction.
« Chez elle. » Avant de disparaître de sa vue et claquer la porte laissant la blonde dans un silence total. Leur histoire avait commencé avec une blague et des rires. Elle se termina avec des cris et des pleurs.
STEP FOUR.
« Son bel amant, le prince charmant, la prend sur son cheval blanc.Roule roule petite voiture ! »
En une semaine le dossier
« Divorce des Wersley » fut vite bouclé, après avoir vendu leur appartement, signé les papiers, Meade voulait en finir avec cette histoire. Voir son ex-mari lui était insupportable, parce que dans le fond elle l'aimait encore elle. Mais le haïssait aussi. Mais elle était trop gentille pour pouvoir se venger ou encore lui crier dessus comme il l'avait fait. Après tout, celui qui avait trompé c'était lui non ? Le seul mal qu'elle lui avait fait, ce fut de
trop l'aimer. La jeune femme était revenue chez ses parents, où encore le désespoir régnait dans leur regard. Meade n'en pouvait plus, de décevoir ces parents, de voir les amis de son ex mari, de cette ville Chicago qui ne lui apportait que des malheurs. Elle partit donc, sans se retourner, sans prévenir personne, sans regrets. Il était temps pour elle de prendre un nouveau départ et autre part. Meade roula donc, encore et encore. Elle se mit à boire pour oublier son passé, fumer pour décompresser et s'affirmer plus lorsque des routiers venaient la draguer. Elle fit le tour de la partie est des états-unis pendant des mois, en solitaire. Couchant même parfois lorsqu'elle rencontrait quelqu'un dans un bar avant de repartir en chantant sur les autoroutes vers une nouvelle ville.
Meade fut lasse au bout de quelques mois de sa vie de nomade. Puis elle arriva à Cap Cod, une ville qui lui semblait calme, reposante bref parfaite pour son nouveau départ qu'elle avait décidé de faire quelques mois plus tôt. La jeune femme éteignit le contact, descendit de sa voiture et rentra dans un bar en jouant avec ses clefs pour arriver au comptoir. Elle commanda une simple bière et balaya la salle d'un regard las avant de rencontrer de perles marrons. L'homme lui fit un signe de tête avant de lui lancer un sourire. Meade lui sourit en retour et porta à ses lèvres sa boisson. Il ne fallut que quelques minutes pour que l'homme ne rapproche le sourire toujours présent et ne se présente avec un regard amusé.
« Daemon fairchild, enchanté. » La blonde lui lança un regard appréciateur.
« Meade Whitelaw. »