๑ Ses amours : célibataire, elle foire toujours tout et particulièrement niveau coeur.
๑ Son emploi : serveuse dans un bar miteux. A croire que son oncle avait raison en la traitant de bonne à rien.
๑ Disponibilité pour rp : 2/2 rp de libres
Sujet: never let me go. (saul) Sam 16 Fév - 13:38
« we accept the love we think we deserve. »
You left me in the dark, no dawn, no day. I'm always in this twilight... In the shadow of your heart and in the dark, I can hear your heartbeat. I tried to find the sound but then it stopped, and I was in the darkness,. So darkness I became...
Elle était de retour chez elle. La jeune fille de la ville minière qui ne se sentait plus à l'aise nulle part d'autre que près du bord de mer de Cap cod. Quelle ironie... Trois ans. Il lui avait fallu trois longues années pour s'en rendre compte. Autant de jours, autant de mois passés à courir après une chimère. Autant de temps perdu à chercher ailleurs ce qui au final était ici. Tout proche d'elle. Peut-être trop proche pour qu'elle puisse s'en rendre compte. Cet amour sans limite qu'elle avait tant désespéré de trouver un jour. Cet attachement qu'elle espérait envers et contre tout de retrouver en la personne de sa mère. Cette femme qui pourtant n'avait pas hésité à la laisser sur le pas de la porte d'une famille étrange et hostile pour aller assouvir ses rêves de grandeur, presque dix ans plus tôt. Cette femme qui n'avait pas hésité une seconde après la mort de son père à l'abandonner. Sans un remord, ni un regard en arrière. La femme qui avait réussi à détruire Léïa à petit feu, sans même le savoir ni s'en préoccuper au final. Celle à cause de qui Leïa se sentait si incomplète, imparfaite... indigne d'être aimée. Cela l'avait rongée de l'intérieur, presque sournoisement, jusqu'à la détruire complètement. En raison de cet abandon, elle doutait de tout, remettant sans cesse ses choix et sa vie en question, ainsi que sa valeur au yeux des autres- allant même jusqu'à douter de l'attachement sincère de ses proches à son égard. Jusqu'à remettre en question sa relation avec Saul. Cet homme qui n'était encore qu'un garçon à l'époque où elle l'avait rencontré. Celui qui lui avait permis de traverser les épreuves que sa tordue de famille lui faisait subir, pas après pas. D'aussi loin qu'elle pouvait se souvenir, il avait toujours été là. De sa force tranquille et solitaire, veillant sur elle. Il avait été celui qui lui avait permis de reprendre confiance en elle, d'apprendre à faire confiance aux autres à nouveau et de tout simplement apprendre à aimer sincèrement. Tant de choses... Il avait tant fait pour elle, pour qu'elle se sente mieux. Et puis, il lui avait fait découvrir tant de magnifiques endroits, expérimenter des sensations nouvelles et créer avec elle des souvenirs mémorables, à sa façon. Il lui avait transmis cet attachement pour l'océan, elle qui n'était qu'une terrienne. Il lui avait montré cette force sauvage de la nature qui pouvait aussi se montrer calme, capricieuse ou insondable, mais surtout : magnifique et impressionnante. Mais tout ça, ça n'avait pas été assez. Non, pas assez que pour calmer les crises d'angoisses et les pleurs tard dans les nuits de l'adolescente qu'elle était alors. Pas assez pour totalement éradiquer cette peur de l'abandon qui ne la quittait jamais complètement. Tout simplement pas assez. Malgré tout l'amour qu'elle pouvait lui porter, malgré les années, rien ne semblait pouvoir guérir Leïa de l'emprise que le fantôme de sa mère avait sur elle. Tant et si bien que la seule solution pour pouvoir avancer fut de se partir à la recherche de cette figure maternelle tant aimée et haïe à la fois. Prendre quelques affaires et partir à L.A. pour en avoir le cœur net. Pour se prouver à elle-même que c'était sa mère qui n'en valait pas le coup au final, et non elle-même. Et si cette solution lui était à l'époque apparue comme évidente, il en était pas allé de même pour son petit-ami. Saul ne comprenait pas ou ne voulait pas comprendre- et encore moins l'accompagner quand elle le lui proposa. Il appartenait à l'océan, à Cap Cod et elle aussi selon lui. Elle devait essayer d'oublier et continuer avec sa vie : c'était après tout ce qu'il avait essayé de lui apprendre depuis des années. Et si, au départ, par peur de perdre celui qu'elle aimait, Leïa y réfléchit à deux fois, l'idée s'était implantée dans son cerveau. Et chaque jour, l'envie de partir se fit de plus en plus obsédante... Jusqu'à ce qu'elle finisse par craquer, abandonnant tout ce qu'elle connaissait derrière elle- Saul y comprit- pour courir le monde... Pour du vent Elle avait tout perdu pour une chimère, un rêve... Un caprice d'enfant qui s'était avéré bien décevant sur la ligne d'arrivée, lui laissant un arrière-goût d'une nostalgie empreinte d'amertume. Elle avait essayé de faire les choses bien, pourtant. Correctement. Elle avait tâché de raisonner son petit-ami, de le rallier à sa cause, à défaut de pouvoir le convaincre de l'accompagner. Elle lui avait écrit aussi, plusieurs lettres- toutes restées sans réponses. Il en allait de même pour les coups de téléphones. Aussi, avec le temps, progressivement elle arrêta d'essayer, se disant que c'était mieux ainsi. Se complaisant dans le confort des excuses qu'elle se fournissait pour ne pas assumer sa culpabilité dans l'histoire. Au bout du compte, elle n'avait été qu'une imbécile qui avait préféré se concentrer sur ses recherches pour éviter de trop penser. Éviter de se rappeler les cassures et non-dits qu'elle avait laissé dans son sillage. Éviter de se rappeler son premier et seul amour. Puis, finalement, au bout de quelques mois de recherches, elle avait fini par retrouver le fantôme de sa vie. Sa mère. Et quelle déception ce fut pour Leïa de retrouver cette femme qui l'avait laissée tomber et qui s'avérait être si loin de ce qu'elle avait espéré. Si loin du souvenir flatteur qu'elle s'en était fait. Pourtant, malgré la déception amère, la jeune-femme décida de rester à ses côtés et d'essayer. Après tout, ce n'était plus comme si quelqu'un l'attendait quelque part. Seulement, plus les mois passaient, moins elle comprenait sa mère. Comment une femme si insouciante pouvait survivre dans ce monde cruel ? Une véritable énigme aux yeux de la brunette... Énigme qui finit par trouver réponse de façon brutale quand sa mère- jalouse de la jeunesse et la beauté de sa fille- la vendit à un producteur de porno douteux, piégeant ainsi son propre enfant. Définitivement traumatisée, Leïa s'enfuit. Elle ne savait où aller, mais tout valait mieux que la maison de l'horreur qu'elle avait un court instant pris comme étant sienne... Finalement, ses pieds l'avaient ramenée à sa vraie maison. Pas la meilleure ni la plus facile, mais sa maison quand-même. Provincetown.
Sa maison... Leïa ne s'en était jamais sentie aussi proche depuis des années qu'en cet instant précis, tandis qu'elle se tenait devant le bateau de son ancien voisin et amant. Nostalgique, elle avança doucement vers l'embarcation et monta à bord, brisant les bonnes résolutions qu'elle avait prises deux semaines plus tôt en arrivant. Elle s'était promis de rester loin de Saul et de la vie qu'il avait construite sans elle. Elle était arrivée à se convaincre que c'était mieux ainsi, pour tout le monde. De nouvelles excuses pour masquer le fait qu'elle avait simplement trop peur pour l'affronter en définitive. Affronter ces deux yeux bleu accusateurs, voire indifférents. Ça aurait simplement été trop pour elle ; plus qu'elle n'aurait pu en supporter- rongée par la culpabilité qu'elle était. Aussi, elle s'était tenue à l'écart... Jusqu'à aujourd'hui. Pourquoi maintenant ? Simplement parce qu'elle avait l'impression de devenir dingue. Tout dans cette ville lui rappelait sa relation passée et ce qu'elle avait brisé. Tout lui rappelait cet homme qu'elle avait perdu par simple bêtise. Et plus ces souvenirs douloureux l'assaillaient, plus elle avait ressentit un besoin impérieux de les exorciser une bonne fois pour toute. Voilà comment elle s'était retrouvée dans ce petit voilier chargé de souvenirs. De souvenirs heureux que même ses bêtises n'avaient pu enlaidir. Bien-sûr, elle avait attendu que le bateau soit vide, toujours peu désireuse de provoquer un face à face avec Saul, avant de se faufiler dedans. Maintenant qu'elle y était, elle se laissa aller à la nostalgie et des sentiments trop longtemps réprimés la submergèrent ; tandis que ses doigts retrouvaient avec délice le tracé du bois sur lequel elle avait toujours aimé dessiner des vagues imaginaires. Des souvenirs de journées entières passées sur ce-même bateau des années plus tôt remontèrent à la surface de la mémoire de Léïa. Des images si fortes qu'elle n'avait aucun mal à les visualiser et qu'elle avait encore l'impression d'entendre leur rire à tous les deux- sortis d'un autre temps. Une époque révolue. Oui, révolue... Une larme solitaire roula le long de la joue de la demoiselle alors qu'elle finissait par s’asseoir à l'arrière de l'embarcation pour observer le large. Observer le large et oublier. S'oublier devant l'immensité bleu de l'océan ; voilà ce qu'il y avait de mieux à faire. Et soudain, face à l'élément, Leïa se sentit toute petite. Insignifiante avec ses problèmes... Voilà qui remettait les choses en perspective. Fascinée par cette sensation que seul le large arrivait à lui faire connaître, Leïa perdit toute notion du temps... Ainsi que toute vigilance. Si bien qu'elle ne remarqua le mouvement à l'avant du bateau qu'au dernier moment. Bien trop tard que pour qu'elle puisse espérer passer inaperçue et ne pas avoir a affronter le propriétaire du petit voilier. Soudainement mal à l'aise, Leïa se releva- pareille à une petite fille prise en faute. Et alors qu'elle attendait la réprimande, son regard croisa celui de l'homme qui lui faisait face, faisant rater un battement ou deux à son pauvre cœur.