◮ Quel était votre rêve le plus fou lorsque vous étiez enfant?
voler, voler dans l'ciel ?
Lorsque l'on est qu'un minot on s'imagine tout un tas de choses, que l'on vivra pleins d'aventures lorsque l'on deviendra un adulte, des aventures plus folles les unes que les autres. Et puis on grandit et on se rend compte que l'on avait tort.
Toi, tu rêvais de voler, pas dans un avion ou dans une montgolfière, non toi tu voulais voler par toi-même, de tes propres ailes. Et puis tu as grandi et tu t'es rendu compte que ce n'étais pas vraiment possible, alors tu compenses. Au fil des années tu as trouvé des moyens pour voler.

« Lux ! Magne toi ! »
Kill est en bas, une caméra à la main, son vélo dans l'autre. Il t'attend, il attend impatiemment que tu sautes du haut de cet escalier pour qu'il puisse te filmer pour ensuite envoyer la vidéo à ton sponsor. Toi tu es là haut, sûre de toi. Tu le nargues, tu lui tires la langue, tu tires une dernière taffe sur ton joint que a dans la main, puis tu le laisses tomber au sol. Tu jettes un dernier coup d'oeil dans le vide. Tu as toutes les conditions réunies pour planer, ton bédo et ton vélo et tu ne lâcherais ni l'un ni l'autre, même pour tout l'or du monde.
« Putain Lux ! T'as cru qu'on avait toute la vie ou quoi ?! »
Tu prends une longue inspiration, pas que tu aies peur, mais tu en as simplement besoin pour vivre. Tu te recules, enfourches ton vélo, puis tu t'élances. Kill, en bas, filmant chacun de tes mouvements.
Tu voles, tu te sens libre, vivante. Tu te sens bien, presque heureuse. Un petit sourire au bord des lèvres. Cette sensation t'aide à perfectionner ta technique.
Puis tu retombes, lourdement, sur le sol. Retour à la réalité. Fini le rêve, bonjour le cauchemar.

◮ Quel est LE truc que vous faisiez enfant et que vous ne pouvez plus faire maintenant?
maman, c'est quand qu'on retourne dans Central Parc ?
Une mère est certainement la chose la plus précieuse chose qu'un être-humain puisse avoir. C'est l'un des seules personnes au monde qui ne te jugera jamais, quoi qu'il arrive elle sera là, à tes côtés, pour te soutenir. Pour toujours et à jamais.
Tu y crois, pour toujours et à jamais. Tu l'espères, pour toujours et à jamais. Tu ne veux pas croire que, là où elle est, elle ne pense pas à toi. Elle te manque. Tu aimerais la revoir, retourner à Central Park avec elle.

« Maman ! Maman ! Maman ! »
Tu cris en sortant de ta chambre. Tu viens à peine de te réveiller et, déjà, tu es en forme. Trop en forme, une forme que tu perdras au fil du temps. Tu cours dans le petit appartement du Bronx. Tu le traverses en courant afin de rejoindre tes parents dans leur chambre.
« Maman ! On va à Central Park aujourd'hui ! »
Tu avais ouvert la porte rapidement, trop rapidement.
« C'est dimanche en plus. »
Tu es surexcitée à l'idée d'aller passer la matinée, et même avec un peu de chance la journée, dans ton parc préféré. Ton coin de verdure à toi, rien qu'à toi. Naïve. New-York est une jungle urbaine et Central Park est ton coin de vert, ta bouffée d'oxygène du dimanche. Ton rituel, tous les dimanches ta maman t'emmène là-bas. Vous riez, vous discutez, vous vivez.
« Lux... » murmure une voix dans le lit.
C'est une voix d'homme, celle de ton père. Elle est fatiguée, roc, comme si ton père venait de se coucher après avoir vidé tous les bureaux tabacs de la ville et ingurgité assez de Whisky pour toute une vie.
Cela ne t'étonnes pas. La chambre est vide, sans vie. Tu es debout dans l'entrée, tu regardes cet homme qui avait pour habitude d'être heureux. Et là, tout à coup, tout te revient. Elle n'est plus là. Elle est partie. Elle t'a abandonnée. Elle vous a abandonné, toi et ton père.
Elle ne t'emmènera plus à Central Park et, ça, ça te rend triste.

◮ Ça veut dire quoi être adulte exactement pour vous?
cette semaine c'est pâte au beurre.
Grandir ne se fait pas doucement, c'est quelque chose qui arrive au moment où on s'y attend le moins. Quel que soit l'âge, qu'on le veuille ou non.
Pour toi, le jour où tu as vraiment pris conscience que tu grandissais, que tu n'étais plus un petit bébé, c'est lorsque tu as compris que tu ne reverrais plus ta mère, le jour où tu as compris que la vie était beaucoup plus dure que ce que l'on t'avait fait croire durant ton enfance.

« Encore des pâtes ?! »
Ce n'est qu'une question rhétorique, cela ne t'étonnes même plus. Tu as l'habitude maintenant de manger cela tous les jours de la semaine, week-end et jours fériés compris. Même à Noël et pour Thanksgiving vous mangez des pâtes, avec quelquefois de la sauce bolognaise, mais tu suspectes que ce soit l'un des pigeons qui traînent dans la cage d'escalier qui soit dans ton assiette. Mais tu ne dis rien, tu souris et tu dis merci.
« Oui. »
Il est froid, tu le sens à l'intonation de sa voix. Tu roules des yeux. Tu as envie de partir d'ici, de cet appartement. Tu en as marre, tu satures. Tu as quinze ans et tu trouves que la vie est beaucoup trop dure avec toi.
« P'pa, c'est quoi, d'après toi être adulte ? »
Question que ta professeur d'anglais t'a posé cette semaine. Tu parlais avec Kill du dernier spot que vous avez trouvé et quand est-ce que vous allez-y aller. Sauf que Mlle Pillsburgh vous avez interrompu. Et comme punition elle t'avait posée cette question. Tu n'avais pas envie de la faire, mais ce sujet de conversation te paraissait mieux que le silence quotidien qui hantait tes repas avec ton géniteur.
« Manger ses pâtes et aller dans sa chambre. »
Tu roules à nouveau des yeux. Il t'exaspère. Mais tu n'insistes pas, tu sais très bien que, de toute manière, ça ne sert à rien d'essayer d'argumenter. Alors, tu finis tes pâtes et tu files, dans ta chambre, faire ta punition. Tu ne veux pas assister au vieux rituels de ton père, qui datent maintenant de 13 ans. Tu sais que lorsque tu quitteras la pièce, lorsqu'il entendra ta porte claquer, il pourra tenter d'oublier ta maman.

Être un adulte c'est nul. Être un adulte ça signifie avoir des responsabilités et ça j'en veux pas. Devoir faire vivre une famille, les rendre heureux. J'en suis incapable. Mon père n'est pas un adulte, et je n'en suis même pas une moi-même, merde j'ai que quinze ans moi. Je ne suis pas censée faire des choses d'adultes. Je suis censée faire la fête, m'amuser, profiter des dernières minutes de jeunesse qui me restent.
Être adulte c'est devoir manger des pâtes au beurre 7j/7, parce qu'un seul boulot ça ne suffit pas pour avoir le luxe de manger autre chose.

◮ Une petite anecdote, peut-être? & une phrase fétiche?
je suis faible.
La vie n'est pas toujours rose, rien n'est noir ou blanc. Il y a toujours des hauts et des bas.

Et toi, tu es souvent dans l'mal, comme tu dis. Tu es souvent faible. Tu aimes bien te posticher chez tes potes, sur leurs canapés, un bédo au coin des lèvres. Une latte, deux latte, trois joints et tu es bien. Tu as tes expressions, tes habitudes. Un caractère que tu t'es forgée depuis que ta mère est partie, tu avais six ans et aucune expérience. Maintenant, tu expérimentes tout et plus particulièrement la vie. Tu veux vivre avant de mourir. Tu essaies de survivre maintenant qu'elle n'est plus là, maintenant que tu es seule.

PSEUDO: babie clouds. AGE: 18 ans. COMMENT AS TU CONNU LE FORUM : beaming. QU'EN PENSES-TU ?: il est magnifique ! DEDICACES: beaming parce que et au staff qui a fait un magnifique travail. et aux membres parce que voilà .

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Give me a car, a guy that I love and enough to live and I'll run away. La tête posée contre la vitre, le regard plongé dans l'horizon.. Vous êtes partis depuis quelques semaines de votre chez-vous. De votre quotidien, de ce que vous connaissez par coeur. Et cela fait seulement quelques heures que vous roulez sur cette route, qui te paraît interminable, cela fait quelques heures que vous avez quitté la dernière ville dans laquelle vous avez passé quelques jours, avant de se rendre compte qu'il n'y avait aucun spot de BMX digne de ce nom et encore moins quelqu'un d'intéressant à boxer, à part peut-être vous deux. Vous n'avez absolument aucune idée de l'endroit dans lequel vous allez atterrir. Mais vous vous en moquez. Serait-ce une grande ville qui vous attend ? Tu es presque sûre d'avoir vu un panneau indiquant la route à suivre pour rejoindre la ville de Boston. Tu te moques bien d'où vous allez de toute manière, une grande ville ou le plus petit patelin infesté de crocodile, tu t'en moques, tant qu'il est là,
tant que tu es auprès de lui.
Tant que tu vois son visage au réveil,
tant que tu entends sa respiration la nuit,
tant que son parfum est dans l'air,
tant que tu peux te plonger dans ses yeux bleus océan,
tant que tu peux embrasser ses lèvres,
tant que sa voix te berce,
tant que tu l'entends prononcer ton prénom avec tant de tendresse,
tant que son torse te sert d'oreiller,
tant que ses bras t'enlace,
tant qu'il te donne des coups de poings, gentil, pour rire,
tant que tu peux lui dire que tu l'aimes,
tant que tout va bien,
tant que...

Tu ne veux pas que son prénom s'ajoute à la longue liste des personnes qui, au fil des années, t'ont laissé tomber. Ta mère, Kill, ton père, et tant d'autres personnes dont les prénoms te répugnent à présent. Tu ne veux pas d'un nouvel abandon. Tu as trop souffert, même si c'était il y a bien longtemps que ta mère est partie, que tu t'es résignée à ne plus considérer l'homme de la maison comme un père. N'empêche que tu souffres encore, tu as toujours un trou béant dans la poitrine, incapable de pouvoir le reboucher. Tu aimerais, mais tu ne peux pas. Alors, tu essaies de souffrir en silence, mais tu ne peux pas. Tu as longtemps chercher comment faire pour que tes plaies se cicatrice plus vite, il t'a fallu longtemps, mais maintenant que tu as la solution miracle, tu ne veux plus t'en séparer. Tu ne sortiras jamais sans un sachet de ganja ou sans ton vélo. Tu ne sortiras jamais sans ta bouffée de liberté, tu ne sortiras jamais sans ce qui te permet de survivre, ce qui te permet de t'envoler.

Tu tournes la tête. Alec est au volant de la voiture, il a le regard fixé sur la route. Il roule vite, comme d'habitude. À croire que vos vies ne valent pas, ou plus, grand-chose. Tu sors de ta poche un pochon. Tu fourres ton nez à l'intérieur et sourit. Il sent bon. Tu commences à te rouler un joint, le premier de la journée. Tu prends ton temps, tu veux qu'il soit beau et bien fait. Et lorsque tu le termines, tu ne peux t'empêcher de regarder Alec conduire. Tu n'as pas encore fumé et, pourtant, tu planes déjà. À croire que sa simple présence te fait planer.
« Tu comptes pas le fumer ? te demande le garçon, te tirant de ta rêverie.
- Si bien sûr, quelle question. »
Et puis tu le portes à ta bouche et l'allume, comme si les paroles d'Alec avaient été un ordre. Tu ne prends même pas la peine d'ouvrir la fenêtre pour laisser la fumer sortir de la voiture, il fait bien trop froid dehors. Alors, tu laisses la fumer stagner dans la voiture, faisant un aqua, faisant profiter ton petit ami des choix de la weed.

« On arrive bientôt? »
Tu en as marre d'être assise sur ce stupide siège, dans cette stupide voiture. Tu aimerais tellement pouvoir sortir et courir dans l'herbe. Sauf que tu ne peux pas.
« Aucune idée, tu sais où on va, toi ? »
Il marquait un point, tu n'avais aucune idée d'où vous alliez. Tu roules des yeux et te résignes à poser, à nouveau, ta tête contre la vitre. Tu as vraiment hâte d'arriver à votre dernier point de chute, la dernière étape de votre voyage. Parce qu'il faut être honnête ce vieux tacot commence à te monter à la tête. Mais rien ne te certifie que Boston sera bel et bien votre dernier arrêt, peut-être que ce ne sera que la première ville dans laquelle vous allez vous poser de la côte Est. Peut-être qu'elle sera le début d'un nouveau voyage, peut-être l'Europe ou l'Asie. Tu as toujours rêvé de visiter Paris (et de rider sur le Louvre.)
Mais en attendant tu es là, à côté d'Alec. Les paysages défilent à travers la vitre. Cela fait un moment que tu n'es pas venu de ce côté-là des états-Unis. Et ça, ça fait remonter de vieux souvenir à la surface. Ton enfance, ton père, ta mère, New-York. La vie que tu as quittée lorsque tu es partie à l'aventure avec un simple boxeur qui t'a sauvée à la sortie d'une boite. Avec un parfait inconnu.

« Maman ! Maman, regarde ! »
tu étais qu'une enfant, encore innocente. Tu n'étais pas très grande. Le soleil brillait dans le ciel. Vous étiez tous dans un grand parc entouré d'arbres. Central Park, le parc de ton enfance, celui qui t'a vu grandir. C'était le premier jour où tu faisais du vélo sans les petites roues. Ton père, derrière toi, tenait ce symbole de l'enfant. Il avait un grand sourire aux lèvres, il avait l'air heureux, il l'était. Il avait l'air amoureux, aussi. À croire que l'amour rendait la vie beaucoup plus belle.
Et toi, tu roulais en direction de ta mère. Elle se tenait en face de toi, sur un banc, un bouquin à la main. Et puis elle leva les yeux et te vit. Et là elle sourit.

« Oh Young ! »
La voix de Stinson de sors de ton souvenir. Tu tournes la tête vers lui. Tu respires un grand coup, tu as une respiration saccadée, comme si tu venais de pleurer. Et puis tu sens ses doigts essayer quelque chose sous tes yeux. Tu les fermes machinalement. Il essuie quelques larmes qui coulent le long de tes joues.
« On est arrivé. »
Il sourit, sincèrement. Il a l'air d'avoir les yeux remplient d'étoiles. Il a l'air heureux, amoureux...
À croire que l'amour rend heureux.