◮ Quel était votre rêve le plus fou lorsque vous étiez enfant?
Je pense que mon rêve le plus fou, celui dont j'avais déjà conscience que, vraiment jamais il ne se réaliserait, c'est qu'on m'écoute vraiment à la maison. C'est bien connu, un enfant ça ne dit pas des choses intéressantes. Alors j'avais beau dire tout et n'importe quoi, on me répondait vaguement, un « hmm » ou « je ne sais pas » agacé. J'ai fini par sortir très souvent pour passer de moins en moins de temps avec mes parents et mon frère. Bien sûr, ils ont fini par le remarquer et se plaindre de mes absences répétées, mais déjà ils n'avaient plus aucune emprise. Et rapidement, ils m'ont laissé tranquille, faire ce que je voulais. J'ai été libre très tôt, et je crois qu'heureusement, parce que sinon j'aurais vraiment étouffé et j'aurais explosé. Mais n'allez pas croire n'importe quoi. Je les aime mes parents. C'est un peu tendu, c'est tout.
Sinon quand j'étais petite, je voulais aller dans l'espace. Mais je ne pense pas que je pourrais un jour y aller vraiment.

◮ Quel est LE truc que vous faisiez enfant et que vous ne pouvez plus faire maintenant?
Un truc que je faisais souvent quand j'étais jeune, c'était jouer au « chat » ou au « loup » avec mon frère, dans les magasins. On courait dans les allées, on dérapait sur le carrelage, on riait comme des baleines. Et à chaque fois, on se faisait attraper par les agents de sécurité qui nous ramenaient ensuite à nos parents, et on avait le droit au double sermon. Mais on s'en fichait, on était heureux nous. On était essoufflés, on avait la figure toute rouge et on avait les yeux qui brillaient. Ouais, c'est un des trucs qui me manque le plus d'avant. Vous nous voyez maintenant, à vingt ans passés, courir comme des gosses dans les supermarchés ? On nous prendrait pour des fous, assurément. Des gens complètement timbrés.

◮ Ça veut dire quoi être adulte exactement pour vous?
Un adulte ? C'est quelqu'un de barbant, sans aucun doute. Qui parle mariage, bébés, crédits et tous ces trucs pour lesquels faut s'engager sur du long terme. C'est quelqu'un sur qui on peut compter, c'est quelqu'un qui ne sait plus s'amuser. Qui a oublié ses années de jeunesse. Surtout, c'est quelqu'un qui est enchaîné par les responsabilités. J'pense que c'est ce qui caractérise le plus un adulte. La perte de liberté. Il ne peut pas tout claquer et partir du jour au lendemain pour vivre ailleurs. Remarque, on ne le fait pas non plus ... Mais ce n'est pas pareil. Nous, on a cette possibilité. Ça nous suffit. Eux, ils ne l'ont pas. Ils sont captifs de leur vie.

◮ Une petite anecdote, peut-être? & une phrase fétiche?
Il faut savoir que je suis très compétitrice. Vous pouvez tout me faire faire si vous tournez cela comme un défi. C'est pourquoi, c'est récent en plus, j'étais à une fête et j'ai une intoxication alimentaire parce que j'ai mangé des œufs périmés à l'odeur et au goût écœurants. Mais j'ai réussi à tout avaler ! Je crois que c'est à cette fête là que j'ai rencontré Aaron Hopkins.
Sinon, j'ai l'habitude de vivre en me pensant « forever young » mais ça, j'suis loin d'être la seule.

PSEUDO: Kali AGE: seize ans. COMMENT AS TU CONNU LE FORUM : par une membre super géniale, mais faut pas lui dire sinon ses chevilles vont enfler QU'EN PENSES-TU ?: j'adore le concept ! DEDICACES: et je voudrais vous prévenir, je m'en vais demain en vacances et je ne reviendrais que le 02/03. Entre temps, je n'aurais pas internet.

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<taken>mila kunis</taken>[color=black] ∞[/color] lexie j. holloway

« Maman ? Maman ?! Mamaaaaaan !! » La petite fille a une dizaine d'années. Ses cheveux auburn encadrent son visage d'une panoplie de mèches folles qui ondule et effleure ses joues rosées. Les bras croisés, elle tape nerveusement du pied, laissant entendre un bruit sourd dû au carrelage. Enfin, l'adulte se retourne vers elle, lui jetant un regard noir. « Quoi ?? » Lexie soupire légèrement, se contraint à adopter une expression plus amène. « C'est bientôt mon anniversaire et j'aimerais bien inviter quelques copi... » « Ouais, okay. » La surprise se lit dans les prunelles pleines de vie de l'enfant. Un léger sourire tente de s'esquisser sur ses lèvres, mais un doute vint effleurer son esprit. Elle avance d'un pas, passe une main dans ses cheveux. Sa mère déjà s'est détournée, son esprit accaparé par une activité qui lui semble bien plus importante que sa progéniture. « Eh maman ? » Celle-ci répond d'un grognement distrait l'invitant à déballer ses pensées. « J'ai vu un éléphant bleu ce matin. Dans le ciel. » « Hm, d'accord. » Son espoir est déchu. Elle ne pourra pas inviter ses amies pour son anniversaire. De toute façon, elle n'a jamais la permission de rien. On ne l'écoute pas. Déjà sa mère a quitté la pièce d'un pas pressé, comme si elle avait une multitude de choses à faire alors qu'elle est totalement désoeuvrée. Comme d'habitude. Lexie se retrouve seule, et agacée elle donne un coup de pied dans une chaise. Les dents serrées, elle ne cherche même plus à insister.


Quinze années se sont écoulées depuis sa naissance. Son quotidien est plutôt routinier, elle quitte l'école vers dix-sept heures trente, traîne dans les rues jusque vingt-trois heures environ. Elle rentre alors discrètement chez elle, veillant à ne faire aucun bruit dans la maison silencieuse et obscure. Elle file dans sa chambre, sautant le repas du soir. Elle en a tellement l'habitude qu'elle ne ressent plus les crampes de son estomac lorsqu'il tente de la rappeler à l'ordre. Ce soir-là, elle est assise sur un muret en pierre. Sur sa droite, son sac est plus jeté que posé. À gauche, trois garçons et une fille l'observent porter mollement une cigarette jusqu'à ses lèvres. Elle recrache lentement une fumée opaque avant de dévisager ceux qu'elle considère comme ses amis. Comme elle, ils ne se sentent pas bien chez eux. Comme elle, ils fuient leur domicile tous les soirs. Mais chacun garde ses problèmes, ses pensées pour lui-même. Ils ne se confient pas. Et l'équilibre précaire de l'amitié s'en trouve épargné. Lexie trouve ça parfois étrange, quelquefois dérangeant. Mais si ça fonctionne bien ainsi ? Elle se garde de troubler l'ordre établi. Cette situation reste confortable malgré tout. Elle n'est pas seule.


« Papa ? Maman ? J'ai un truc à vous dire. » La jeune femme se plante devant ses géniteurs, levant son regard perçant sur eux. Gracieuse, élégante, elle a beaucoup changé, mûri. Enfin, physiquement. Ses hanches fines soutiennent des membres longilignes. Sa poitrine harmonieuse est surplombée par son visage délicat. Il lui manque quelques kilos, certainement. Elle ne mange pas beaucoup.
Elle s'humecte brièvement les lèvres. Son expression irritée n'est pas habituelle. Un sourire illumine fréquemment son attitude, mais pas en ce moment-là. Elle a beau avoir vingt-quatre ans, elle loge toujours chez ses parents. Elle enchaîne les petits boulots, ayant stoppé ses études dès le diplôme de ses études secondaires acquis. Malgré tout, elle a su amasser un petit pactole, puisqu'elle est toujours à la charge de ses géniteurs. Elle se fait embaucher assez facilement, certains diront pour ses beaux yeux. Mais ce jour-là, tout va changer. Elle tente de nouveau d'obtenir l'attention des adultes présents dans la pièce. Elle ne tourne pas longtemps autour du pot, les mains posées sur ses hanches en une position impatiente. « J'me casse. La tante d'une amie vend des fleurs et elle veut bien me prendre comme employé. C'est à Cape Cod. J'pars dans deux jours. » Avec une pointe de satisfaction, elle note que ses parents sont assez surpris pour avoir cessé leur conversation et l'observer les yeux écarquillés. Fière de son effet, ses lèvres s'étirent avec morgue et elle passe sa main dans sa chevelure lisse. Elle tourne les talons. Il est temps de faire ses valises.


Cela fait maintenant presque une année qu'elle a déménagé. Ses économies lui ont permis de s'offrir l'abri d'un appartement dès son arrivée sur le Cap. Elle est toujours l'employée de la fleuriste et elle se plaît bien dans ce boulot. Elle ne gagne pas énormément, mais assez pour vivre simplement et elle s'en contente. Elle fréquente fêtes, soirées, bars et boîtes de nuit. Sa vie hétéroclite et disparate se montre éclatée et décousue mais elle ne s'y perd pas. Pour l'instant du moins. Elle entretient un contact ténu avec ses parents, et son frère lui manque. Elle vit au jour le jour, et ça lui convient très bien.