PETER PAN COMPLEX
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(Johadriel) → you can be lost at the same time as being found

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Adriel C. Stevenson

« Adriel C. Stevenson »
membre Ҩ finding neverland

๑ Tes messages : 18

๑ Ses amours : Amoureux d'un homme hétéro...

๑ Son emploi : Capitaine de l'U.S. Army, Réserviste depuis peu


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MessageSujet: (Johadriel) → you can be lost at the same time as being found (Johadriel) → you can be lost at the same time as being found EmptySam 2 Mar - 3:34

Cameron's appartment ◈ Adriel C. Stevenson & Johann G. Moore
You can be lost as the same time
as being found






You can be lost as the same time
as being found.





Bientôt deux mois. Bientôt deux mois qu'il avait quitté cet antre de la médecine militaire. Bientôt deux mois qu'il avait quitté les murs blancs, ce monde aseptisé. Bientôt deux mois qu'il était revenu à son monde, le monde qui aurait dû rester à jamais le sien, et pas un autre. Ne pas lui devenir tout bonnement étranger. Et pourtant c'était bien ce qu'il lui était tristement arrivé. Il lui avait fallu quatre semaines avant que sa soeur n'arrive à le faire sortir de son appartement. Une petite victoire. Une victoire peut-être oui, mais qui restait si infime, minuscule. Ridicule. Il acceptait parfois de sortir, et on avait beau lui dire tant et tant de vérités, de choses, de conseils, on ne pouvait pas changer ce qui était ancré au plus profond de son être en un clin d'oeil. Il avait passé six mois ou presque au milieu d'autres soldats plus ou moins gradés, tous plus abîmés les uns que les autres par les champs de bataille et la guérilla dans laquelle on les avait tous jetés. Et puis le retour, retour flambant à une réalité qui n'était plus sienne. Il vivait pour l'adrénaline qui était devenue addictive, malsaine drogue dans ses veines. Et aujourd'hui, plus rien ne procurait cela. C'était le vice des militaires rentrés du front, le vice des héros en herbe n'ayant plus d'ennemis à combattre autre qu'eux-même. Il confondait et mélangeait encore les codes et les signes de cet univers auquel il avait du mal à se ré-adapter. Comme il l'avait dit à Cameron, le vent pour lui gardait toujours le goût des brises sèches et des tempêtes de sable, qu'il ne le souhaite ou non. Mais même ses souhaits, même les voeux qu'il aurait pu formuler, il les confondait, il les mélangeait, se perdait encore et toujours dans les mystères de sa vie, les tréfonds de ses besoins et de ses envies. Sa vie, de toute façon, ne ressemblait plus à grand-chose, si au moins pouvait-on dire qu'elle n'avait jamais ressemblé à quoique ce soit. Il vivait sur le canapé-lit de sa soeur, errait comme un zombie, restait parfois des heures sans parler, des heures perdu dans ses pensées et ses souvenirs, à se parler à lui-même avec comme résultat qu'encore et toujours il se faisait les mêmes reproches. Mais c'était inutile, tout était tristement futile. Le passé était derrière eux, il était incapable de vivre précisément dans les temps présents, et en ce qui pouvait ne serait-ce qu'approcher et effleurer ses idées de futur, le flou était grand maître de ce cas. Il connaissait trop bien hier, ne vivait même pas dignement aujourd'hui et redoutait demain. Un cercle vicieux, un cycle infernal, un engrenage maladif dans lequel il avait mis le doigt et dont Johann ne pouvait tout bonnement pas se dépêtrer... C'était un petit miracle qu'il trouve le sommeil, mais le sommeil n'était jamais forcément bénéfique. Gillian n'avait plus aucun rythme, déconnecté du temps qui filait et de la vie qui à côté de lui battait peut-être bien son plein comme pouvait être inexistante. Il n'y prêtait pas attention. Le monde extérieur l'effrayait encore, en profondeur. Ridicule effrayement instinctif qui fuyait les rues d'une bourgade paisible après avoir arpenté la tête haute celles de lieux et de places du moyen-orient. Des mondes à des années lumières les uns des autres. C'était peut-être ça; la fracture était trop violente, le contraste trop frappant, pour qu'il ne puisse se remettre dans le bain de la vie quotidienne d'un homme américain normal sans encombre. C'était un petit miracle qu'il trouve le sommeil, mais il l'avait trouvé. Johann avait fini par tomber d'épuisement, sur son canapé qui était presque comme sa base, son lieu de vie le plus ultime. Enroulé dans une couverture, position quelque peu fœtale, réfugié avec lui-même dans une réunion avec ses mondes oniriques qui l'habitaient quand Morphée venait le cueillir et l'emporter dans son royaume. Mais l'assoupissement d'un esprit torturé par trop et tant de souvenirs et de remords, de regrets et de douleur, n'était pas toujours le meilleur qu'il puisse advenir, qu'il y avoir. Loin, bien loin, du sommeil du juste, le repos du guerrier ne cadrait pas avec l'expression qui lui était attribuée. Loin de là. Son esprit tortueux et lourd de sens, las de porter le poids du passé et de ces instants regrettés, de ces choix faits et maintenant inéchangeables, immuables, reconstruisait si bien les cauchemars et les peurs les plus primitives.. Et savait comme personne ne le pouvait, lui faire revivre au détail près ces secondes éternelles qui s'étaient gravées dans son coeur et sur son corps. Toujours la même rengaine, refrain entêtant qui le hantait à chaque fois qu'il fermait les yeux et sombrait. Grenades, explosions, des cris, les ordres. La surprise qui battait leur coeur, l'adrénaline qui montait dans leurs veines, moteur de leur salut associé à ces heures et ces heures d'entraînement, d'expérience, de combat et de missions qui se suivaient et ne se ressemblaient en fait jamais. Et puis, la grenade de trop, celle qui avait été sienne, celle qui avait explosé au mauvais moment, mauvais endroit, hélas pour lui. Hélas aussi pour sa jambe couturée de cicatrices, et sa hanche qui après opérations et rééducation ne lui permettait toujours pas de marcher correctement, ne lui permettrait jamais plus d'ailleurs. Il tremblait dans son sommeil, sommeil dérangeant, sommeil perturbé. Revivre ces instants était l'une des meilleurs tortures qu'on puisse lui imposer, apposer. Ses muscles s'étaient crispés. Tendu jusqu'à la moindre parcelle de son être, de son corps, de son âme. Replongé dans un combat intérieur, douloureux. Il croyait entendre la voix d'Adriel. Dans les bras duquel il avait bien failli y passer. Dans les bras duquel il avait vu venir son heure, une artère touchée et se vidant de son sang, hémorragie de la fémorale si dure à endiguer, juguler. Être arraché, à demi-mots, lentement et avec pourtant tant de violence, à ses cauchemars et ses souvenirs. Il tremblait toujours. Il tremblait toujours, tendu, crispé, au bord de la faille. Il quittait ce monde qui n'existait qu'en lui, dans son crâne, dans ses pensées, dans ses rêves, désormais. Et les paroles se faisaient un brin plus distinctes, intelligibles. Johann rouvrit les yeux en une fraction de seconde, alors qu'il semblait être un plongeur remontant à la surface de l'eau après de longues minutes d'apnée. La respiration rauque et saccadée, encore un peu désorienté, il battit des paupières, tentant lui même de se calmer un peu, calmer son coeur battant la chamade au creux de sa poitrine. Encore une seconde qui s'effilocha et finit par passer, avant qu'il n'ait complètement repris le contrôle et pied sur la réalité qui l'entourait.. et sur Adriel, qui tout comme lorsqu'il avait cru voir sa fin venir, le tenait dans ses bras. Une fraction de seconde en latence, tremblant, finalement pas si certain que ses délires oniriques ne soient finis, passa. La situation semblait figée, comme le temps, pour l'instant. Un instant de gêne. Johann passa une main dans ses cheveux bruns, une légère grimace passant fugitivement sur son visage. Une bombe venait encore d'éclater dans son crâne. Il était réveillé, mais les affres des combats restaient toujours un peu avant de se déliter plus ou moins de son esprit. Moore tira un peu la couverture sur lui, dégagé de l'étreinte de son ancien supérieur. Son coeur battait toujours beaucoup, beaucoup trop fort, se jetait contre les barreaux de sa cage thoracique, dans un rythme éclectique et désordonné. L'ancien 1st lieutenant déglutit, se prenant le crâne entre les mains alors qu'il s'asseyait au bord du canapé. Il ne voyait pas vraiment quoi dire. Castiel était un ami, un réel ami. Celui qui lui avait sauvé la vie. Sans lui... mieux valait ne pas y penser. « Je.. hm. Je cauchemardais et ça se voyait, hein ? » Il eut un sourire grinçant. Même pas avait-il cherché à savoir comment Stevenson était arrivé ici. Il avait les clés, il les lui avait confiées dans le dos de sa petite soeur. Il ne se posait pas ce genre de questions. À vrai dire, il y avait bien des futilités qui rythmaient la vie des gens normaux de cette ville qui ne l'atteignaient même plus.
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